Ponant

17,80
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21 juillet 2016

Dans la Jérusalem ancienne, une grand-mère initie sa petite fille à l'art délicat de préparer la matsa et lui raconte une histoire bien singulière qu'elle n'a jamais contée à personne.
Vingt cinq ans auparavant sa famille a donné l'hospitalité à un rabbi venu de Galilée pour qu'il mange la pâque en compagnie de sa douzaine de disciples. C'est elle qui a a fabriqué les pains qu'elle leur a servis dans la chambre haute, devenant ainsi le témoin de la naissance de l'un des événements fondateurs du christianisme.
Dans ce récit, l'auteur met à l'honneur le pain azyme, la matsa en hébreu, un aliment représentatif de la singularité juive consommé rituellement et obligatoirement lors de la célébration de Pessah, la Pâque juive.
Jean-Philippe de Tonnac aime le pain, il est le maître d'oeuvre d'un ouvrage collectif intitulé "Dictionnaire universel du pain" et a appris à pétrir en passant un CAP de boulangerie.
Son roman permet de (re)découvrir toute la valeur symbolique d'un aliment devenu totalement banal.

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19 juillet 2016

Paul Eugène Poinot ne possède pas l'étoffe d'un grand écrivain mais le récit de son son voyage à Paris, est assez divertissant.

Dans ce petit carnet de voyage il note scrupuleusement tout ce qu'il voit aussi bien pendant ses quatre jours de marche que pendant sa visite de l'exposition universelle.
En jeune homme tout simple, il a plus tendance à énumérer qu'à vraiment décrire.
Il ne peut trop rien dire car ça serait trop long et devant tant de merveilles il a le cerveau qui "bombe".
Véritable machine à remonter le temps, ce journal transporte le lecteur dans un Paris aux us et coutumes révolus qui paraissent bien étranges. C'est assez instructif en fait car le récit pique la curiosité et donne envie d'en savoir un peu plus. Ne serait-ce que pour éclaircir certains détails qui peuvent sembler curieux pour qui ne connaît pas cette période.

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14 juin 2016

Laura Freedman, enseignante dans un collège d'Austin, demande aux élèves de son cours d'anglais d'écrire une histoire d'une page dans laquelle leur créature mystique préférée résout le plus grand problème sociopolitique de notre temps. Les devoirs qui lui sont rendus nous apprennent pourquoi Mme Freedman va se retrouver en clinique psychiatrique après avoir jeté un terrarium par la fenêtre de la classe.
Deux de ses élèves, Janice Gibbs la gothique et Cody Splunk le geek, restent en contact avec elle. Au travers d'échanges de lettres, d'e-mails, de question-réponse sur un forum, chacun va prendre la parole pour tisser une tragi-comédie loufoque qui se fait satire sociale et réflexion sur les démons intérieurs. Un vrai vent de folie plane sur cette histoire. Les différents modes narratifs utilisés par l'auteur qui paraissent un peu artificiels en début de lecture constituent toute l'originalité de ce roman mais finissent par devenir lassants. Le récit est un peu long, confus par moments et l'intention de l'auteur n'est pas toujours facile à décrypter.

17,30
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11 juin 2016

Derrière l'histoire de Zinesh, une africaine qui a traversé la mer rouge pour se vendre comme domestique à Djedda , l'auteur parle de la condition de la main-d'oeuvre étrangère qui occupe un tiers des emplois en Arabie Saoudite.
Ces expatriés, qu'ils soient hommes ou femmes, asiatiques ou africains pour ceux qui ont les boulots les plus pénibles ou occidentaux pour ceux qui occupent les emplois qualifiés grassement rémunérés, tous sont considèrés comme des esclaves par les riches saoudiens. Ces travailleurs immigrés doivent absolument se soumettre à la loi islamique et adopter un mode de vie qui leur est étranger sous peine de sévères représailles. Derrière ce tableau, se cache la critique à peine voilée d'une société traditionnelle et conservatrice dont la vie quotidienne est régie par la stricte observance de la Charia mais qui ne manque pas d'astuce pour contourner les règles.
Ce monde, Carine Fernandez le connaît bien pour avoir a vécu au Liban, en Egypte et douze ans en Arabie Saoudite. A 16 ans elle s'est enfuie avec un étudiant saoudien et a vécu vingt ans d'exil, avant de revenir en France.
En empruntant la voix de Zinesh, une femme du peuple pleine de bon sens qui ne mâche pas ces mots, l'auteur donne à ce récit un ton très vivant et amusant pour nous parler d'un sujet qui ne l'est pas particulièrement .

Éditions de L'Olivier

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10 juin 2016

Ronit Krushka, une trentenaire célibataire vivant à Manhattan, retourne à contrecœur à Londres pour les obsèques de son père, un rabbin fort réputé. Alors qu'elle s'était juré de ne jamais retourner dans le quartier de son enfance, ce deuil va l'obliger à renouer pendant tout un mois avec les gens de la petite communauté juive qu'elle a quitté depuis plusieurs années.
Elle est accueillie par son cousin Dovid, qui est devenu rabbin et a épousé Esti, sa meilleure amie d'enfance avec qui elle a eu une brève relation amoureuse. Le trio de leur adolescence se reforme le temps du deuil pour se confronter à la vérité. Chacun va devoir accepter d'affirmer ce qu'il est et non pas ce qu'on attend qu'il soit. Pour cela il va leur falloir briser la loi du silence.
A force de rage et de thérapie, Ronit s'est libérée du poids des règles strictes du judaïsme. Elle est devenue une femme indépendante qui travaille, s'habille comme elle l'entend et couche avec qui elle veut, mais si elle a renoncé à obéir à la Torah en ne faisant plus shabbat et en ne mangeant plus casher, elle n'en reste pas moins juive pour autant.
Esti, elle, s'est pliée aux conventions en devenant une épouse respectueuse des règles civiles et religieuses qui régentent la vie quotidienne de la communauté mais elle cache un secret inavouable. Une chose que la Torah considère comme une abomination.
Dovid s'est laissé entraîné dans une voie qui ne lui convient pas, il n'a pas l'étoffe d'un rabbin et ne tient pas à prendre la succession du père de Ronit. D'ailleurs même s'il le voulait, ses affreuses migraines qu'il a toujours tues l'en empêcheraient.
A travers l'histoire de Ronit, Esti et Dovid, Naomi Alderman fait, avec humour fin teinté d'une pointe de cynisme, le portrait d'une petite communauté conservatrice qu'elle connaît bien puisqu'elle y a grandi et qu'elle même est fille d'un rabbin très réputé.
Même si elle fait la critique de ce milieu où il importe plus de se taire, pour surtout ne pas avoir l'air de faire lechon ha-ra, et de sauver les apparences plutôt que d'être heureux, elle ne désavoue pas pour autant pas sa religion. Elle démontre simplement qu'au vu de la rigueur des exigences de la loi juive, il faut parfois savoir désobéir aux commandements de la Torah, pour pouvoir trouver un épanouissement personnel.
La désobéissance donne à réfléchir sur la rencontre entre la religion et la vie moderne, entre la sexualité et la spiritualité, entre les désirs et les exigences et de l'importance de pouvoir changer pour aller de l'avant.
La lecture de ce roman est passionnante, même pour un lecteur athée pour peu qu'il soit curieux de découvrir la pensée et la culture juive. Elle révèle un monde un peu mystérieux aux yeux des goys, fait de rituels et croyances complexes transmises de père en fils et de mère en fille depuis des siècles.