Sabine D.

Conseillé par (Libraire)
25 juin 2019

Le récit débute alors que Jeanne, 40 ans, libraire parisienne, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Son mari déjà fantôme depuis quelques années, s’avère très vite déserteur, impuissant et lâche face à l’épreuve de la maladie. Jeanne fait très vite la connaissance d’un trio singulier de femmes (Brigitte, Assia et Melody), également touchées par le cancer et qui partagent un appartement, véritable repaire et défouloir solidaire. Ces sœurs de cancer vont l’entraîner dans une aventure au-delà du raisonnable. Ces femmes lumineuses, puissantes et déroutantes ont un point commun crucial : elles sont toutes des mères abîmées, amputées de leur progéniture pour des raisons diverses que nous découvrons au fil de la lecture. Chiffonnées, pressées, vivantes et rugueuses, elles sont d’abord en guerre contre la maladie et développe leur propre stratégie de survie face à leurs corps barbelés. De sœurs de larmes à sœurs d’armes, elles luttent pour se réapproprier rageusement leur destin. La force de ce récit est qu’il évite tout pathos, en abordant, très souvent avec humour, autodérision et parfois cynisme, des questions cruciales telles que la culpabilité, la perte de la foi, le courage ou comment tout devient différent et urgent quand on apprivoise la terreur de la mort. A travers le portrait de ces cœurs et corps cabossés mais insolents devant l’adversité de la maladie et le combat qui n’est pas perdu d’avance, l’auteur nous propose un roman à haute valeur ajoutée en termes d’humanisme et de solidarité féminine.

Conseillé par (Libraire)
21 juin 2019

Dérangé, docker au port de l’île d’Anjouan aux Comores, revient sur la course qui a bousculé son destin. En effet, un matin, une trop ravissante cliente l’entraîne malgré lui dans un pari qui s’avèrera fatal. Tel un Charlie Chaplin des Temps Modernes, Dérangé tente de déjouer en vain les mauvais coups du sort qui s’acharnent sur sa personne foncièrement droite et honnête. Tiraillé entre attirance et méfiance envers la séductrice, il doit également déjouer la concurrence rude entre dockers. La force de cette farce tragi-comique réside dans son rythme endiablé et explosif, tourbillon d’actions tour à tour coquasses, désopilantes, acerbes et tristes, son atmosphère crasseuse et poisseuse regorgeant de sons, d’odeurs et de couleurs, du port aux quartiers traversés par le principal protagoniste et ses acolytes, le trio Pipipi (Pirate, Pistolet et Pitié). Parsemée de mots surannés et rares, l’écriture de Ali Zamir, poétique et efficace, nous plonge dans l’univers féroce et tendre des dockers qui triment sans relâche pour un modeste pécule leur assurant tout juste de quoi se nourrir. Un récit d’une grande humanité à savourer en une seule grande bouffée d’oxygène !

Conseillé par (Libraire)
18 juin 2019

Le récit se déroule dans une petite ville de Tasmanie (Australie), dont l’économie principale est l’industrie forestière. Suite à la perte de leurs parents dans l’incendie de leur ferme, Miki, 17 ans et Kurt, 25 ans gèrent un restaurant. Miki vit sous l’emprise de son frère tyrannique, qui tente de la tenir éloignée de toute vie sociale. Jusqu’au jour où découvrant le double d’une clé, elle s’offre l’opportunité de s’évader et de rencontrer des personnes, notamment Léon jeune garde-forestier qui vient tout juste de s’installer dans cette ville. Ses échappées dans la nature lui permettent de savourer des instants de liberté en compagnie de la faune et de la flore dont elle souhaite la préservation et de connaître l’amitié et la solidarité. Miki est aussi une fervente lectrice d’histoires romanesques qui l’aident à supporter un quotidien si lourd. On suit en 4 temps, qui empruntent aux étapes du développement du végétal, le parcours initiatique de cette toute jeune fille qui en se libérant du joug fraternel prendra son envol vers l’indépendance. Toute une galerie de portraits de personnages attachants se développe au fil des pages de ce roman à la fois écologique et initiatique. Son intérêt principal réside dans le traitement du rapport à la nature, à travers la description des beautés naturelles de Tasmanie et de l’enjeu de la déforestation au plan environnemental et sociétal : la guerre des forêts oppose l’industrie forestière locale et les écologistes oeuvrant à la protection de l’écosystème de Tasmanie. Un véritable hymne à la préservation de la richesse des milieux naturels.

Conseillé par (Libraire)
18 juin 2019

Cet ouvrage propose une lecture politique fouillée et instructive des comics américains, apparus à la fin des années 30, véritables reflets de la société et ses ambigüités au fil du temps et devenus une véritable culture populaire planétaire.
A travers le mythe des surhumains dans les années 30, en passant par la foi dans le futur et le progrès dans les années 70 jusqu’à plus récemment la peur de voir le monde rationnel et démocratique s’effondrer mais aussi l’idéal d’un ordre international utopique, l’auteur livre de nombreux exemples, témoignant que les comics constituent de véritables capsules temporelles, portant en eux les conditions sociales et politiques du contexte de leur création.
Les super-héros (Superman, Batman, Wonder Woman, Captain America, Namor, Iron Man…), pétris de contradictions, émancipés des contraintes de la condition humaine et détenteurs de forces bénéfiques, évoluent et agissent en effet dans des contextes politiques (ex : peur du communisme…) et sociaux (ex : obsession homophobe…). Encadrés par un Comics Code depuis 1954, les comics sont perçus comme un outil politique, vecteur, pour nombre de lecteurs, d’un discours progressiste.
L’intérêt principal de cet ouvrage réside dans les remises en contexte inattendues et l’illustration de la force de ce medium pour donner son point de vue sur le monde : entre imaginaire (emprunts aux mythologies anciennes gréco-romaines, scandinaves, arthuriennes…mais aussi aux idéologies) et réalité (évènements politiques qui ont ponctué ces 80 dernières années).