- EAN13
- 9782130825548
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 14/04/2021
- Collection
- Hors collection
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782130825548
- Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
17.99
On a longtemps opposé rire et féminité. Faire rire était une prérogative des
hommes. Car le rire possède un pouvoir de subversion, et la société se méfie
des rieuses. Revanche des femmes à qui ont longtemps été refusées
l’instruction, la parole et l’écriture, la conquête du rire leur offre un
terrain de liberté. Mais le chemin a été long. Jusqu’à une époque récente, au
théâtre, au cirque, dans la littérature, on ne trouvait pas de professionnelle
du rire. Le rire des femmes était tenu sous contrôle : la bienséance, les
règles de la conversation et de la séduction, la morale leur interdisaient de
se laisser aller à rire ou à faire rire. C’est que l’esprit des femmes ne
doit pas moins être couvert que leur corps : un cœur pur et un corps
silencieux, telle est la vocation du féminin. Si la femme peut sourire, par
attendrissement ou amusement, elle ne peut rire. C’est à cette conquête du
rire, à cette lente et délicate prise de pouvoir que s’attache ce livre, de
l’Antiquité, avec Aristote et Aristophane, jusqu’aux one woman show de nos
jours, qui s’autorisent à être indifféremment drôles, jolies, bêtes ou
méchantes – au risque, peut-être, de banaliser ce qui avait longtemps été
défendu.
hommes. Car le rire possède un pouvoir de subversion, et la société se méfie
des rieuses. Revanche des femmes à qui ont longtemps été refusées
l’instruction, la parole et l’écriture, la conquête du rire leur offre un
terrain de liberté. Mais le chemin a été long. Jusqu’à une époque récente, au
théâtre, au cirque, dans la littérature, on ne trouvait pas de professionnelle
du rire. Le rire des femmes était tenu sous contrôle : la bienséance, les
règles de la conversation et de la séduction, la morale leur interdisaient de
se laisser aller à rire ou à faire rire. C’est que l’esprit des femmes ne
doit pas moins être couvert que leur corps : un cœur pur et un corps
silencieux, telle est la vocation du féminin. Si la femme peut sourire, par
attendrissement ou amusement, elle ne peut rire. C’est à cette conquête du
rire, à cette lente et délicate prise de pouvoir que s’attache ce livre, de
l’Antiquité, avec Aristote et Aristophane, jusqu’aux one woman show de nos
jours, qui s’autorisent à être indifféremment drôles, jolies, bêtes ou
méchantes – au risque, peut-être, de banaliser ce qui avait longtemps été
défendu.
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