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    15 janvier 2020

    Valérie Valeix délaisse son apicultrice-enquêtrice Audrey Astier pour se lancer dans le roman policier historique, un genre que je trouve casse-gueule lorsqu'on ne le maîtrise pas. Non historien, je ne connais de Napoléon que la victoire d'Austerlitz et la défaite de Waterloo... morne plaine..., la main dans le gilet et les chansons de Serge Lama -désolé pour cet écart de mauvais goût (sur Youtube, ça dure 2h18min56sec, mes condoléances). Mais je cesse là mes apartés inutiles pour revenir à cette excellente surprise qu'est la naissance du Capitaine Sabre. Hyper documenté, annoté, l'auteure, par des notes en bas de pages, donne des précisions qui vont de la grande histoire à l'anecdote qui apportent réalisme et ancrage et permettent au béotien que je suis d'y croire à fond. On est en 1815, c'est sûr.

    J'aime assister à la naissance d'un héros récurrent, et Jérôme Blain m'a l'air sympathique et a vécu suffisamment d'événements pour en faire un personnage complexe qui évoluera dans le temps et dans une époque tourmentée. Le contexte est là, bien planté et prometteur. Sa première enquête est fort bien menée, ne lésinant pas sur les malfrats, les coups tordus, les gentils pas si gentils et les méchants pas si méchants. Valérie Valeix ne ménage pas ses effets et rebondit de surprise en coup de théâtre. Des guet-apens, des embuscades, des morts étonnantes... le rythme est soutenu, et j'espère qu'elle saura le tenir au long des futures aventures de son Capitaine Sabre. En lisant ce roman, je n'ai pas eu l'impression de lire la même auteure que sa série avec Audrey Astier l'apicultrice. J'ai ressenti plus de force, plus de puissance dans les évocations, plus de profondeur dans ses personnages. C'est sans doute que le monde napoléonien me parle davantage que l'apiculture, et pourtant, je suis inquiet du sort des abeilles et j'aime le miel... Bref, tout cela pour dire en un mot que ce premier tome de la série Les enquêtes du capitaine Sabre est excellent et que je suis très impatient de lire le suivant, et si vous m'avez bien lu, tout cela fait beaucoup plus qu'un seul mot.