Avec Arno Bertina
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Le , au Café Littéraire de votre librairie LE FORUM DU LIVRE

Le Café Littéraire du «Forum du Livre» de Rennes a le plaisir de vous inviter à une rencontre avec Arno Bertina. À l’issue de cette rencontre, l'auteur dédicacera son dernier livre « Des châteaux qui brûlent », paru aux Éditions Verticales.
Cette rencontre sera animée par Nicolas Roberti.

Entrée libre

Critique extraite du site Telerama.fr :

" Au sein d’un abattoir de volailles occupé, la puissance du collectif et sa pulsion de vie, face à la violence des inégalités contemporaines.

Filiale d’un géant de l’agroalimentaire, un abattoir de volailles breton, au bord du dépôt de bilan, tente de résister. Quatre-vingts salariés occupent l’usine et séquestrent un ministre venu de sa propre initiative leur proposer une reconversion. De gauche, il rêve de décroissance et de développement durable. Eux sont fixés sur un objectif : sauver les emplois. Et qu’importent les aberrations de l’économie mondialisée, l’épuisement de la planète, le pillage du Sud par le Nord, la malbouffe et les interrogations sur la maltraitance animale… Qu’importe, vraiment ? Arno Bertina met en scène, avec une belle subtilité, l’insurrection d’une poignée de salariés en panique sous le regard hostile des médias, dans le viseur des CRS et sous l’œil en embuscade du préfet et du gouvernement. Il fait entendre les voix des uns et des autres, les isole et les croise, les incarne. Il s’enferme avec eux dans l’usine occupée, colle au plus près des discussions, des engueulades, des interrogations intimes, des contradictions, des peurs et des courages, des hontes et des fiertés, des postures et des mises à nu. C’est passionnant, vibrant, puissant. Le texte se déploie dans de multiples dimensions sans jamais perdre son souffle. Tout au long de ses 400 pages, il donne à voir l’intelligence collective, l’évolution des points de vue, la force nouvelle qui s’empare de chacun.

À l’heure où le gouvernement s’apprête à liquider massivement les droits des salariés, l’auteur pointe la violence d’un monde où 85 % des bénéfices des entreprises sont désormais reversés aux actionnaires, contre 40 % en 1980. Empruntant le titre de son roman à Neil Young (Don’t let it bring you down/It’s only castles burning), Arno Bertina réussit un roman singulièrement contemporain, plein d’étincelles et d’énergie, une sorte de brèche dans la perpétuation résignée d’un système qui ne cesse de dévorer les plus faibles : « Une insurrection c’est une réaction de survie, une métamorphose de la mort en forme de vie ». "

écrit par Michel Abescat

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Coup de Cœur de Virginie :

Arno Bertina membre du collectif INCULTE revient pour cette rentrée avec un roman engagé, récit politique et social.
Dans le Finistère, un abattoir de volailles est mis en liquidation judiciaire sans repreneurs annoncés. Inquiets, en colère,
les salariés décident de se mettre en grève. Et lorsqu'un Secrétaire d'Etat débarque de sa propre initiative pour tenter de trouver une ultime solution au conflit, les employés décident de le séquestrer et d'occuper l'usine sans avoir prémédité leur geste. Commence alors un huis-clos raconté sur près de 400 pages et qui s'étend sur 8 jours. 8 jours de tension, de colère, de peur et d'espoir, 8 jours de débats, de paroles qui divisent ou rassemblent, 8 jours pour être enfin acteur de sa vie.
Au dehors, préfet, gendarmes et GIGN organisent le siège. Intérieur contre extérieur. Système contre individus.
L'architecture du récit donne à toutes ces voix qui s'expriment une force incroyable. C'est le chœur (le cœur) de l'usine qui parle, dans lequel quelques solistes-définit par un nom, une fonction- juxtaposent leur monologue. Succession de voix qui soulignent la complexité et la multiplicité du réel. Mille-feuille de vies façonnées par les craintes, les nécessités, les fiertés et les hontes qui trouvent une force nouvelle dans ce mouvement collectif.
Arno Bertina suit le conflit de l'intérieur. Aucun jugement, juste son regard posé sur ces hommes et ces femmes qui se battent contre la fatalité et commencent à réfléchir à d'autres façons d'envisager le travail pour reconquérir une dignité.
Et, quand la tension monte, exacerbée par la fatigue et la promiscuité, les idées fusent en tout sens jusqu'à celle, improbable, d'organiser une grande fête. Surtout, ne pas laisser l'insurrection s'enliser, s'acheminer vers une révolte festive.
Arno Bertina s'est emparé de l'actualité sociale pour finalement se demander, nous demander, si la révolte est encore possible.

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