Pascale B.

Conseillé par
29 août 2022

Myrtho, mère d’opérette

Roman choral d’une famille biologique atypique :
- Farah, la fille, vivant heureuse avec un père bienveillant, abandonnée par sa mère à la naissance ;
- Lenny, le père qui, face à tant de vide après tant d’amour, crée et s’investit dans l’Église de la Treizième Heure pour braver les puissances du mal ;
- Hind, la mère, algérienne, personnage complexe et multiple qui rate l’enfance de sa fille.
Farah grandit dans cette communauté luttant contre l’obscurantisme, les persécutions et oppressions, se démarquant d’autres sectes par leurs messes poétiques (Nerval, Rimbaud), ateliers créatifs… Elle est préoccupée et intriguée par son apparence physique et sa mystérieuse filiation.

L’intérêt de ce roman très contemporain mêlé à la poésie, en dehors des questionnements d’identité et de l’amour, est qu’il reflète notre actualité sans détours, nos fragilités, nos inquiétudes de demain.

Alternant dialogues très familiers, texte littéraire et poésie, E. Bayamack-Tam raconte une vraie intrigue familiale et invite à une nécessaire réflexion sur la destruction en marche de la pensée libre, de la beauté de notre monde.

« La grande affaire de ma vie, c’est la survie. J’ai développé juste assez d’empathie pour assurer ma sécurité dans un monde hostile à ma simple existence »

Conseillé par
29 août 2022

Devant l’aquarium …

Parallèlement à son autobiographie, l’auteur plonge le lecteur dans son enquête menée sur le groupe Action Directe de 1979 à 1986, son propre passé ressurgissant à l’évocation de ces faits divers extrémistes.
A l’âge de 27 ans, Monica Sabolo découvre ses propres vies clandestines en apprenant sa véritable filiation et les affaires mystérieuses de son père Yves S.

Sa quête de vérité sur les militants d’extrême gauche s’avérant compliquée par le peu de documents et de témoignages fiables, elle traque et s’infiltre dans les mémoires de Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Hellyette Bess, Claude et les autres…
Les thèmes de la mémoire et du Pardon sont ici essentiels, jaillissant dans le texte au risque de brûler les ailes….
Ce roman est fait avec les moyens du bord, ce qui rend l’écriture parfois décousue et le style hétéroclite ; mais la combinaison enquête/histoire personnelle est maîtrisée et fonctionne.

« Je voulais être à la hauteur des miens »
« Je n’aime pas quand papa vient me voir, le matin »
« Je pensais te demander pardon, un jour, là-haut, quand nous serions morts »

One-Shot

Les Avrils

19,00
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27 août 2022

L’équilibre du cœur

De père fragile et endetté, de mère quasi absente, l’enfance morose de Victor bascule grâce à sa passion naissante pour l’athlétisme. Victor prend vie dans le triple saut enchaînant les entrainements rigoureux et les médailles.
Jeune homme sorti du ruisseau, doué et audacieux, se construisant sur un talent, il s’élève et s’éloigne dans les coulisses du sport jusqu’au faux-pas, croisant l’amitié et l’amour ...

En trois sauts, Arnaud Dudek réalise une boucle.
Il donne à l’adolescent naïf l’envol nécessaire à la prouesse dans un récit délicat et cristallin, à travers des chapitres défilant(s)
L’équilibre nécessaire à la performance, Dudek en est l’exemple dans ce récit épuré mais efficace.

« Ce qui compte, c’est ce que disent les yeux du jeune homme lorsqu’il se relève… »

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27 août 2022

Papa la Tige

Aden entreprend un échange épistolaire avec sa petite fille souffrant d’une arthrite juvénile idiopathique

Cette écriture devient sa bouée dans ce combat contre la maladie, l’aidant à l’accompagner sur le chemin de la survie où lui-même retrouve ses souvenirs d’enfance à Djbouti. Enfant d’une santé périlleuse et douloureuse, il dépose son fardeau dans les mots, qu’il lui écrit,

Abdourahman A. Waberi, amoureux de la langue française en livre ici encore une preuve indéniable, dans un beau texte sur l’amour « inoxydable » d’une famille qui grandit dans l’épreuve, sur la mélancolie d’un pays derrière soi ; sur une enfance Africaine et austère dans les jupes d’une grand-mère ….
Émouvant.

« Je guérirai ou coulerai avec toi »
« Elle était mon soleil, j’étais son astre »

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26 août 2022

Alone together in « Paris sur Mer »

Sabyl interview ses parents sur le Liban et leur arrivée à Paris en 1975 alors qu’une guerre prolongée s’abat sur leur pays. Juin 82, siège de Beyrouth par les forces israéliennes, 1989 batailles entre chrétiens ; puis l’explosion sur le port de Beyrouth le 4 aout 2020 qui implose le cœur des habitants.
Ensemble, ils évoquent la crise de leur pays, les prises d’otages, les assassinats concomitamment avec les attentats parisiens et leur inquiétude pour leur famille (tous en lien sur WhatsApp)…
Le père, poète communiste, aime Paris, insulte Dieu et les monothéistes, cumule les cartes d’étudiants ; la mère reste dévouée et vouée à la famille….
Une famille partagée entre le désir d’y retourner et la peur d’une autre guerre.
De son obsession pour le Liban, Sabyl sublime à travers ce livre l’amour qu’il portait déjà pour ses parents, d’une écriture incisive pleine d’humour et d’émotions, vivante et bienveillante apportant une bouffée d’espoir….
« A chaque fois que le Liban est touché par un attentat, une explosion ou une guerre, j’ai l’impression que l’on vise mes parents et ça, je ne le supporte plus »