Elizabeth P.

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26 novembre 2017

121 pages riches et denses.
Hofer recherche des oeuvres d'art pour Göring, en particulier des Cranach
Brandes en possède un et Hofer lui pose un ultimatum :
« Si vous voulez récupérer vos tableaux, vous n'avez qu'à me donner le Cranach »
Il n'a que peu de temps pour prendre sa décision.
Et pendant ce court laps de temps, lui qui est maintenant un vieil homme voit ressurgir tous son passé, tous ses souvenirs.
Et quel passé ! Et quels souvenirs !
Une écriture fine et précise nous entraîne dans un tourbillon de couleurs, de pigments, d'odeurs, de sentiments. de l'enfance jusqu'au seuil de la mort.
Un passé qui remonte, fait de tendresse, de passion du beau, de décisions hasardeuses.
On est baigné dans un univers pictural enchanteur..

Conseillé par
26 novembre 2017

Un livre passionnant, vivant, intrigant.
Et pourtant il traite d’un sujet maintes fois abordé, la seconde guerre mondiale.
Le départ du roman est particulièrement original. Oreste, un vieil homme passionné de livres se rend dans une maison où Laurence, la propriétaire, qui vient d’en hériter, souhaite se débarrasser de la bibliothèque. En prenant un livre, il laisse tomber une feuille intrigante.
Sur une ordonnance datée du 19 décembre 1942, le Docteur Saint-Marly dénonce quatre hommes à la préfecture.
Eberluée, Laurence découvre alors que son grand-père paternel a dénoncé son grand-père maternel. Elle ne connait rien de l’histoire familiale.
Commence alors une enquête pour trouver d’autres indices dans la gigantesque bibliothèque.
Puis on suit la vie de la famille Saint-Marly durant l’occupation.

Même si on croyait tout en connaître, on découvre de nouveaux éléments, comme le langage sifflé.
La fiction et la réalité sont habilement liées.
Chaque personnage est parfaitement bien rendu, le texte est très vivant et pas un instant de lassitude en lisant.
Une légère frustration cependant. Bien que passionnée par l’histoire de cette famille, je pensais participer davantage aux découvertes de la bibliothèque et en savoir un peu plus sur l’agencement qu’en avait fait le docteur Saint-Marly. J’aurais bien aimé suivre les recherches d’Oreste et de Laurence parmi ces milliers de livres.

Éditions de L'Olivier

18,00
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20 novembre 2017

Hannah (en réalité Juliette Kahane elle-même) habite à quelques pas d’un lycée désaffecté du 19ème arrondissement où sont rassemblés des centaines de réfugiés.
Sous l’instigation d’une amie, elle s’y rend, et finalement va les côtoyer pendant plusieurs semaines en tentant de se rendre utile.
Roman autobiographique donc, où l’auteur ne porte pas de jugement de valeur. Elle aide, constate, décrit les migrants, les aidants.
D’un regard parfaitement lucide, elle dépeint les hommes et les femmes et nous fait partager son expérience.
Aucun parti pris, pas de misérabilisme, des faits réels. Elle sait être attentive mais ne ménage personne
Elle nous met au cœur de nombreux débats actuels sur le sujet, n’apporte pas de réponses, mais illustre parfaitement toutes les questions qui continuent de se poser.
Un ouvrage intéressant.

Jean-Claude Pirotte

Le Cherche Midi

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17 novembre 2017

Comme l’a déjà fait Jean-Claude Pirotte, il écrit son journal qui commence ici en mars 2010 par une violente vindicte sur Sarkozy, et se termine le 16 juin 2011.
Journal plein de références littéraires mais emprunt d’une grande tristesse et d’une certaine amertume.
Dans sa maison de douane désaffectée au cœur du Jura, il s’exprime avec poésie et nostalgie.
Vieillissant et malade, il est comme désabusé de tout : sa santé, la société, la politique, les poètes d’aujourd’hui, la télévision, ses écrits et ses peintures.
Outre sa grosse colère contre Sarkozy, qu’il ne ménage pas, on sent l’homme dépressif qui n’a plus grand espoir en la vie.
Un livre enrichissant mais pas bien gai.

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12 septembre 2017

Un passionnant huis clos entre un jeune juge et l’assassin d’un promoteur immobilier véreux.
Ou plutôt, le long monologue d’un homme pris au piège par un autre, face à un juge bienveillant.
C’est fort bien mené. Martial, abusé comme bien d’autres par un homme sans scrupule, lance ses phrases comme un naufragé. Certes, il a bien poussé à l’eau celui qui est la cause de tous ses maux, mais quel chemin pour en arriver là ! Et il sait bien expliquer le lent processus qui l’a mené à cette extrémité.
C’est une excellente analyse psychologique d’un homme poussé à bout et d’un autre sans aucun scrupule.
Et fort heureusement, le juge qui a bien compris l’affaire, use de l’article 353 du code pénal.
Une lecture sans temps mort, avec une tension qui monte au fil des pages.