Librairie coiffard

Conseillé par (Libraire)
11 octobre 2018

Conseillé par Lyonel, Agathe, Frédérique et Marie-Laure

Ça raconte Sarah, ça raconte l’amour.
Que nous livre la passion si ce n’est cette force, cette pulsion à revenir, sans cesse, vers l’être aimé ? Toute l’écriture de Pauline Delabroy-Allard s’inscrit dans ce mouvement incessant fait de rappels, de leitmotivs et d’obsessions. Tout ceci est vieux comme le monde - mais ce monde là nous fascinera donc toujours.
Sur le fil du rasoir, le sensuel y côtoie le lugubre, l’amour se consume parfois de colère. Le style de Pauline Delabroy-Allard s’imprègne de classicisme, de lyrisme échevelé; pour autant, la romancière peut se relever crue, sans filtres, au plus près du vécu. Quelle beauté et quel drame que ces deux jeunes femmes là jouent devant nous, au fil de cette symphonie prodigieuse, formée, en deux grandes variations. Car la passion, c’est le mouvement éternel entre Eros et Thanatos, ces deux faces opposées qui se vampirisent sans cesse. On y entend Schubert, on rêve en Italie, on se réveille près d’un corps malade et adoré. On y lit, entre les lignes, Marguerite Duras et Hervé Guibert. Mais peu importe les références, ce texte ne vit que par lui-même comme la passion qui le traverse. Et pour, nous lecteurs, c’est le prestige absolu d’assister à la naissance d’une grande écrivaine.

Sabine Wespieser Éditeur

21,00
Conseillé par (Libraire)
11 octobre 2018

Conseillé par Stéphanie, Rémy et Frédérique

Un jour Tiffany Tavernier lit un article dans un journal. Un petit article. Portrait d'une femme entre 30 et 40 ans. Elle est en photo, bien habillée. Cette jeune femme est SDF à l'aéroport d' Heathrow. Elle vit là en prenant l'apparence d'une voyageuse : c'est une indécelable. A l'issue de l'article, lorsque le journaliste lui demande combien de temps encore elle compte vivre là, elle lui répond : "toute la vie".
Cette phrase est un déclencheur d'écriture pour Tiffany Tavernier.
Après des mois d'enquête à Roissy, elle invente un personnage féminin. Une indécelable amnésique qui vit dans l'aéroport depuis huit mois. Comment est-elle arrivée là? Quel drame, quel choc traumatique a bien pu lui faire perdre la mémoire?
Elle est une ombre et un regard au milieu de cette foule dans laquelle elle se perd et qui la sécurise. Avec elle, le lecteur s'immerge dans un monde inconnu peuplé d'âmes en peine, déconnectées ou traumatisées. Ce roman dégage une atmosphère unique habitée par des personnages crédibles et bouleversants.

Buchet-Chastel

15,00
Conseillé par (Libraire)
9 octobre 2018

Conseillé par Marie-Laure

On dit que si ce texte était une musique, ce serait du jazz…
Premier roman de ce jeune homme issu du milieu du rap. Un roman très fort, percutant autant par son sujet que par son rythme. Il faudrait presque le lire à haute voix.
Paris est à feu et à sang (on pense bien sûr aux attentats du 13 novembre). Sitam et son amoureuse, la môme Capu, décident de quitter la ville, de fuir cette violence qui semble envahir toutes les autres capitales. Ils vont d’abord se réfugier dans la banlieue d’où est originaire Sitam et qu’il nomme la « Grisâtre ». Puis ce sera Amsterdam. Cette longue errance conduira notre jeune héros à Archibald, un clochard musicien qui fait un peu figure de sage. C’est à lui que Sitam confiera son histoire. Les mots, l’écriture, c’est ce qui va faire tenir Sitam. Une voix, une gouaille, une partition… Un roman coup de poing que nous n’avons pas hésité à mettre dans notre sélection pour le prix Coiffard.

Éditions de l'Observatoire

20,00
Conseillé par (Libraire)
13 septembre 2018

Conseillée par Carole, Rémy, Célia et Stéphanie

"Il n'y a de réel que ce que nous voyons" clame Don Quichotte.
Johanna Tapiro, l'héroïne de "Réelle" n'a jamais lu Cervantès.
Non. Johanna a été élevée à la télévision allumée 24h/24 et aux magazines people.
Alors rêver de devenir Ophélie Winter est-ce vouloir toucher à la réalité? Le tube de la "chanteuse bimbo" ne s'intitule-t-il pas "Dieu m'a donné la foi"?
Johanna est une petite fille qui veut vivre son conte de fée : passer de l'autre côté du petit écran. Mais à l'adolescence c'est la réalité du corps qui la rattrape : ce qu'il renvoie, son usage, son exploitation. La volonté de Johanna se fait plus forte encore. Elle veut prouver qu'elle existe à ceux qui l'ignorent, la rejettent, la méprisent.
C'est le début des années 2000 et l'arrivée de la téléréalité sur nos écrans. Johanna y survivra-t-elle?
Guillaume Sire nous offre un roman terrible par sa lucidité. Mais "Réelle" n'est pas uniquement une critique de ces années 2000 et de la perversité du système, c'est aussi une photographie sociale d'une époque, de la confrontation de milieux sociaux différents, du rapport au sentiment amoureux et au sexe, du désir d'exister. C'est le portrait "réel", troublant et magnifiquement juste de Johanna Tapiro.

Conseillé par (Libraire)
30 août 2018

Conseillé par Quentin

On oublie souvent que la première Guerre Mondiale a traîné de nombreux jeunes hommes africains hors de leurs villages natals pour les abandonner dans les tranchées exigües et boueuses des champs de batailles. Parmi ces hommes qui servaient sous le drapeau français, nombreux étaient ceux qu'on appelait les tirailleurs sénégalais.
Féroces soldats, ceux-là étaient envoyés au front comme de la chair à canon. C'est l'histoire de deux d'entre eux, deux amis d'enfance : Alfa Ndiaye et Mademba Diop.
Quand son "frère d'âme" tombe, Alfa devient fou et revit sans cesse la mort de son ami, au point de devenir une impitoyable machine de guerre.
Entraîné par une langue presque scandée au son du tam-tam, le lecteur plonge dans la psyché de ce soldat traumatisé par la Grande Guerre.
Un livre qui prend aux tripes.