Stendhal, la peinture à l'oeuvre
EAN13
9782738441805
ISBN
978-2-7384-4180-5
Éditeur
L'Harmattan
Date de publication
Collection
Critiques Littéraires
Nombre de pages
252
Dimensions
21,5 x 13,5 x 1,4 cm
Poids
326 g
Langue
français
Code dewey
843.7
Fiches UNIMARC
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Stendhal, la peinture à l'oeuvre

De

L'Harmattan

Critiques Littéraires

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En tant qu'elle articule le visible, l'invisible et l'au-delà du visible, la peinture interpelle sans cesse l'écriture stendhalienne. Néanmoins une aporie se dessine au sein de l'œuvre entre un texte où les appels à la peinture, à l'œil, au regard et à tout ce qui a trait à la vue sont omniprésents et l'absence de tout «rendu» du visible dans la page.  Si la sécheresse figurative stendhalienne a été si remarquée, c'est parce que son écriture mobilise chez le lecteur le désir de voir, qui advient dans la page et qui ne trouvera pas dans le texte son objet. L'objet de la vue s'inscrit dans l'attente, dans l'imminence. Stendhal ne décrit pas la peinture, elle s'inscrit dans son texte comme relation à une «langue» irréductiblement autre. Inscrire la peinture, renvoie donc plutôt au parcours, à la résistance que la peinture trouve à (ne pas) passer dans la langue, qu'à sa présence paisible dans le texte. Ce qui peut être mis en peinture n'est pas ce qui peut être mis en texte. Texte et peinture n'attendent pas au même endroit le lecteur et le spectateur.  Si la dynamique du déplacement domine l'approche du tableau dans }'Histoire de la peinture en Italie, c'est à l'enseigne de la substitution nodale des «manuscrits italiens» à la place des «petits tableaux» recherchés à l'origine que s'écrivent les Chroniques italiennes. A la poétique de la présence massive du pictural dans les Chroniques , s'oppose l'esthétique de l'absence dans La Chartreuse de Parme, ponctuée d'étranges irruptions du pictural dans l'écriture. Du procédé de la différence aux passages abrupts à des langues étrangères, aux fuites dans les notes en bas de page, à la poétique de l'absence, en passant par la présence terrible de l'autre autour duquel se hérisse le même (Chroniques), le pictural altère la page, la mobilise, témoignant de l'énergie qu'il faut à l'écriture pour se mesurer à la peinture.  La peinture où se perd la voracité de voir stendhalienne, de voir sans être vu, tout en étant regardé de chaque fibre de la toile devient ainsi un objet surdéterminé, réunissant par les fils tendus du désir et par la force symbolique de la substitution, les deux pôles opposés de toute activité psychique et de tout langage déplacement et condensation, métonymie et métaphore.
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