J'ai dormi dans votre réputation, Traduire mais les Sonnets de Shakespeare
EAN13
9782889550678
ISBN
978-2-88955-067-8
Éditeur
Héros-Limite
Date de publication
Nombre de pages
208
Dimensions
22,8 x 15,2 x 1,6 cm
Poids
290 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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J'ai dormi dans votre réputation

Traduire mais les Sonnets de Shakespeare

Héros-Limite

Indisponible
J’ai dormi dans votre réputation, sous-titré « Traduire mais les Sonnetsde Shakespeare », réunit douze textes dont dix ont été originellement adressés au public des Laboratoires d’Aubervilliers, en 2019, alors que Pascal Poyet entreprenait la traduction des Sonnets (traduction en cours).
Face à l’assistance, Pascal Poyet circulait oralement (sans notes) dans l’espace d’un ou plusieurs sonnets de Shakespeare, de façon très peu linéaire. Partant tantôt du cœur tantôt du bord du sonnet, il choisit de mêler descriptions et ébauches de traduction, rapprochant différents mots ou groupes de mots dont il matérialisait la place en l’indiquant dans l’air, d’un geste situant le ou les mots en question sur un sonnet virtuel dans l’espace devant lui, qui s’étoffait et se dissipait au fur et à mesure de son propos. Une approche visuelle, donc, de l’espace du poème, (re)tracée par les gestes.
Ces textes réunis esquissent une réflexion pratique sur ce que serait de circuler, avec les yeux et les mains, dans et entre des poèmes, et entre deux langues. Ils montrent ce qu’implique de décrire cette expérience, en l’adressant à la première personne du singulier, au fur et à mesure qu’elle a lieu, à un public occupant la place du « vous » – cela à partir d’un discours, Les Sonnets, où l’homophonie entre eye (œil) et I (je) est récurrente, et qui passe sans cesse du thou (tu) au you (vous).
Le livre se lit comme une traversée non systématique et non linéaire du cycle des Sonnets. Pascal Poyet a suivi les parcours que lui indiquaient les sonnets eux-mêmes, en traçant des lignes, dessinant des liens, à l’intérieur de chaque pièce, mais aussi entre elles, de proche en proche ou en faisant des bonds comme seule la pensée le permet.
Ce qui caractérise ces « expositions » vis-à-vis du processus même de traduction, c’est que la traduction n’y est justement envisagée qu’en tant que processus. Translating plutôt que translation, dirait-on en anglais qui dispose, entre verbe et nom, d’une forme insistant sur l’événement lui-même plutôt que sur son résultat. Elles s’attachent à des aspects du texte original que le traducteur devra, pour certains, laisser de côté lorsqu’il s’agira d’offrir des sonnets une traduction. Aussi l’enjeu de ces « expositions », et a fortiori de ce livre, n’est pas tant de donner à entendre la « fabrique » d’une traduction, que d’échafauder quelque chose sur l’intraduisible.
Le titre de ce livre, J’ai dormi dans votre réputation, est la traduction d’un vers de Shakespeare (point de départ de la huitième « exposition »). Le « je » qui parle est donc Shakespeare lui-même et ces mots sont adressés à l’être aimé. Mais sur la couverture du livre, ce « je » rejoint aussi tous les « je » employés par Pascal Poyet dans les expositions, et c’est comme si l’« interprète » adressait ces mots à Shakespeare. Si les personnes changent, le sens du vers reste le même et il est ici, comme au sonnet 83, l’affirmation d’une position d’écriture, celle du regardeur/traducteur dans la rumeur accompagnant un objet déjà beaucoup commenté.
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