EAN13
9782845622937
ISBN
978-2-84562-293-7
Éditeur
La Passe du vent
Date de publication
Collection
ANTHOLOGIE POET
Nombre de pages
224
Dimensions
20,5 x 14 x 1,4 cm
Poids
314 g
Langue
français
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J ai cessé de me désirer ailleurs... pour saluer André Breton

La Passe du vent

Anthologie Poet

Indisponible
EXTRAIT DE LA PRÉFACE « LA POÉSIE, LA LIBERTÉ ET L’AMOUR »De tous les écrivains de « haute mémoire » auxquels – depuis sa création, en 2003, avec la parution d’Actes de naissance, ouvrage consacré à Raymond Queneau –, cette collection a souhaité rendre hommage, André Breton occupe une place à part, à la fois singulière, puisque totalement à son image, et de proximité. En effet, Breton n’est sûrement pas le personnage le plus sympathique de notre distribution depuis ses débuts ; il a même suscité parfois de sévères critiques, comme en témoigne la lettre fielleuse qu’en 1956 Léo Ferré adresse à « son ami d’occasion », qu’il décrit comme « un poète raté qui s’en remet aux forces complaisantes de l’inconscient » : « Il y a ceux qui font de la littérature et ceux qui en parlent. Vous, de la littérature, vous en parlez plus que vous n’en faites. Vous avez réglé son compte à Baudelaire, à Rimbaud, pour ne parler que de ceux à qui vous accordez quelque crédit quand même. À longueur d’essais, de manifestes, d’articles, vous avez vomi votre hargne, expliqué en long et en large vos théories inconsolées, étalé vos diktats » ; ou bien la volée de bois vert que lui envoie Piers Tenniel : « Fils d’un employé en écritures à la gendarmerie / Gendarme des écritures poétiques pendant un quart de siècle [...] Dadaïste / Liquidateur du dadaïsme / Fondateur du surréalisme / Ami de Robert Desnos / Pape du surréalisme / Ennemi de Robert Desnos [...] Rebelle en temps de paix / Fuyard en temps de guerre / Collectionneur d’art africain / Militant anticolonialiste / Ennemi de la littérature / Critique littéraire briseur de statues / Statue dans un musée / Et/ou poète ? » ; ou encore les jugements peu amènes de Jean-Pierre Rosnay : « Nous devons à Tzara, à Breton et à leurs amis, toute une série de questions qui, si elles n’obtinrent pas souvent de réponses satisfaisantes de la part de ceux qui les posaient, méritaient d’être posées. Sans les surréalistes nous ne serions pas les poètes libres que nous sommes. Toutefois, cela ne saurait conduire à considérer qu’il suffit d’écrire “savonnette parfumée” sur la casquette d’un chef de gare pour être Shakespeare... [...] Par son tintamarre orchestré, ses scandales chroniques, érigés en système de promotion (durant plusieurs décennies), André Breton aura globalement capté et accaparé l’attention du public et de la critique, au détriment de poètes qui, pour avoir été moins tapageurs, n’en étaient peut-être pas moins décisifs ». Reste qu’André Breton est sans aucun doute le seul à avoir su jouer continuellement personnel et collectif. La plupart du temps, ses idées ont été justes, voire admirables, et porteuses de toutes les promesses de futur, en art comme dans la réalité. Tour à tour, poète, essayiste, théoricien et inventeur d’un « mouvement », tacticien même, gourou ou « pape » pour les uns, libérateur pour les autres, André Breton n’a jamais baissé la garde. Il a fait voler en éclats, avec quelques autres (Louis Ara
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