Conseils de lecture
Tension tokyoïte
En plein centre de Tokyo, la résidence K héberge des femmes célibataires. Chacune mène sa vie en toute indépendance sous l'oeil bienveillant de deux gardiennes qui veillent au bon fonctionnement et au bon usage des bâtiments. Pourtant, lorsque le passe-partout qui permet d'accéder à tous les logements disparaît, la tranquillité des résidentes vole en éclat. La boîte de Pandore est désormais ouverte et chaque locataire a de bonnes raisons de défendre son intimité face aux curieux.
Ecrit en 1962, "Le passe-partout" est un grand classique du roman noir japonais. Masako Togawa joue avec nos nerfs en faisant planer une délicieuse tension jusqu'au dénouement...
Portrait de femmes
Parce qu'elle a soutenu une militante tunisienne lors d'une manifestation, la narratrice est arrêtée et conduite à la Manouba, la prison des femmes de Tunis. En attendant son procès, elle est incarcérée dans une cellule avec vingt-huit autres codétenues. Elle qui ne possède ni la langue, ni les codes, finit par se rapprocher de ces femmes en s'improvisant chiromancienne. Par le biais de ce que racontent les lignes de vie, les tricheuses, les voleuses, les meurtrières, coupables ou victimes dévoilent leur histoire. Histoire de vie dans un pays où les femmes comptent pour si peu. Mais au-delà de ces destins individuels, la narratrice découvre la puissance du lien sororal qui les unit toutes et la dignité dont elles font preuve, comme un dernier rempart face au chaos.
Dans ce roman autobiographique, Pauline Hillier fait un portrait magnifique de ces femmes incarcérées. Des femmes flamboyantes que ce récit sauve de l'oubli.
Au milieu du lac Assad sur sa barque en pin, là où le temps ne compte plus, le vieux poète se souvient. Que reste-t-il des années passées dans ce pays qu’il aime tant, la Syrie ? Le parfum d’une mère, les amours partagés, un printemps remplit d’espoir, bientôt les sirènes de Bachar le monstre qui hurlent au loin, la poésie censurée, un régime qui emprisonne et puis les
amours qui disparaissent.
Loin du chaos, la beauté des mots et des sentiments triomphe pour faire de ce roman un long et envoûtant poème célébrant la liberté
Il court à l’instinct, vite, très vite même. Il débarque de nulle part et sur la piste affole les chronos. Après moins d’un an d’entraînement, voilà Toumany Coulibaly sacré champion de France du 400m, une consécration pour ce jeune athlète de banlieue à la sincérité désarmante.
Patricia Girard dira de lui qu’il est un athlète hors normes. Par ses qualités physiques c’est sûr, parce que Toumany se retrouve aussi trop souvent dans les embrouilles, les casses à répétition qui le conduisent derrière les barreaux. C’est là qu’il rencontre le journaliste Mathieu Palain, intrigué par la trajectoire du sportif. Mais ce livre n’est pas une enquête, pas un roman, c’est l’histoire d’une amitié qui se lie au fil des parloirs, deux hommes qui se confient l’un à l’autre en toute sincérité. C’est l’histoire d’enfermement, de solitude, de volonté, de défis à relever. C’est une écriture, aussi fluide que la foulée de Toumany, calquée
sur la cadence de son tour de piste... Explosif !
Avec la permission de Gandhi
Une enquête du capitaine Sam Wyndham
De Abir Mukherjee
Traduit par Fanchita Gonzalez-Batlle
Folio
En cette fin d’année 1921 au QG de Lal Bazar, la police se prépare à affronter le pire. Dans quelques jours le prince de Galles sera officiellement reçu à Calcutta où, encouragés par Gandhi depuis plusieurs mois, grèves, boycotts et démissions se multiplient. Afin d’éviter
tout débordement, le chef Taggart ordonne au capitaine Wyndham et au sergent Banerjee de surveiller de près les hommes de Gandhi. Difficile de mener à bien cette mission quand plusieurs meurtres sont commis en quelques jours. Le mode opératoire semble identique mais les victimes n’ont rien en commun...Wyndham, toujours en proie à ses addictions, tente tant bien que mal de garder les idées claires. Vengeance, trafic, mobile politique, les pistes se multiplient mais le temps presse, dans les rues de Calcutta la colère du peuple opprimé gronde de plus en plus fort.