L'Orangeraie

Larry Tremblay

Table Ronde

  • Conseillé par
    7 juillet 2015

    Larry Tremblay - son mot préféré : « ARC-EN-CIEL »

    ARC-EN-CIEL
    Enfant, lorsque j'entendais le mot arc-en-ciel, je voyais un arc fabriqué en ciel. Comme si le ciel était une matière qu'on pouvait sculpter. Et j'imaginais, ébahi, ce qu'un tel arc pouvait bien décocher !
    Larry Tremblay

    (Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)


  • Conseillé par
    4 juin 2015

    attentat, guerre

    J’ai aimé les deux premières parties qui nous parlent d’Aziz et d’Amed, de la complicité entre eux et avec leur mère.

    J’ai aimé me promener au milieu des orangers plantés par le grand-père, je sentais presque leur parfum.

    Puis est arrivé Soulayed pour parler de la guerre et des martyrs.

    La troisième partie est à mon avis la moins intéressante du roman, car replacer le récit sur une scène de théâtre n’a pas vraiment d’intérêt. Le propos de l’auteur était suffisamment fort auparavant sans qu’il ait le besoin d’en rajouter dans un discours final qui tombe comme un cheveux sur la soupe. Il fait perdre au roman toute sa poésie. Dommage.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des cailloux sur lesquels poussent les orangers du grand-père.

    https://alexmotamots.wordpress.com/2015/05/21/lorangeraie-larry-tremblay


  • Conseillé par
    14 février 2015

    Tout d'abord, je tiens à remercier Julien de la librairie Dialogues à Brest pour m'avoir conseillée ce livre.

    Nous sommes dans un pays du Moyen-Orient qui n'est jamais nommé. Amed et Aziz sont des jumeaux âgés de neuf ans et vivent dans l'orangeraie familiale où la vie s'écoule paisiblement. Tout bascule quand une bombe tue leurs grands-parents. Car Soulayed vient voir leur père Zahed avec son discours sur les ennemis. Ceux qui envoient bombes et missiles pour détruire les habitations et verser du sang. Mais il a apporté également une ceinture d'explosifs. Et il demande au nom de l'honneur qu'un des jumeaux franchisse l'autre côté de la montagne muni de la ceinture pour tuer les ennemis présents.

    Le père doit choisir lequel de ses enfants mourra. Nous sommes projetés dans la guerre. Une guerre où ceux qui se sacrifient en laissant les ennemis morts deviennent des martyres. Amed et Aziz savent ce qu'on attend de l'un d'eux tout comme leur mère. Qui des jumeaux l'effectuera? Je n'en dis pas plus sur l'histoire.

    Je n'ai jamais mis autant de temps pour lire deux cent pages. J'ai dû m'arrêter très, très souvent partagée entre l'envie de continuer et les uppercuts reçus tellement j'étais abasourdie et tellement j'avais mal.
    Ce livre n'est pas un récit sur la guerre car l'auteur ouvre la boîte des questions. On ne choisit pas le pays où l'on vient au monde, le contexte politique et culturel, le poids de la religion. Qu'aurions nous faits ? Aurions-nous obéi à Soulayed au nom de la vengeance, oppressés de voir notre pays ravagé, nos familles tuées?

    Larry Tremblay nous décrit une histoire qui semble quasi inhumaine tant elle est cruelle, poignante. Et la tension qui se dégage de roman est très forte avec de nombreux renversements de situations.
    Avec une écriture poétique où chaque mot est pesé, l'auteur réussit à nous questionner sur ce que les hommes sont capables de commettre au nom d'un Dieu, sur ce qu'on peut avoir comme version du bien et du mal selon où l'on vit. Mais les mensonges, la manipulation sont présents partout dans le monde comme la culpabilité et la souffrance.
    L'auteur aurait pu choisir de finir son roman en continuant la guerre mais non, il s'agit de l'espoir de la paix dans un autre contexte avec l'un des jumeaux.

    Un coup de coeur qui fait saigner notre coeur mais une lecture essentielle et nécessaire. Un roman puissant et bouleversant qui s'est ancré à moi à tout jamais...