Une faiblesse de carlotta delmont ** ete 2013**

Fanny Chiarello

Éditions de L'Olivier

  • 31 mai 2019

    Après une interprétation éblouissante de la Norma, la cantatrice Carlotta Delmont disparaît quelques jours.

    Cette éclipse va radicalement infléchir le cours de sa vie. Avec beaucoup de finesse, Fanny Chiarello brosse le portrait d'une étoile qui, pour quelques instants de liberté, risque tout. Un roman original et brillant.


  • Conseillé par
    1 juin 2016

    La construction est inventive et l'histoire enlevée. Fanny Chiarello signe un joli roman sur les aléas de la bonne fortune et sur une femme en mal de liberté stigmatisée par une société corsetée. gracedubois


  • Conseillé par
    6 juillet 2013

    Un livre dont j'avais lu, autour de la construction, des critiques assez intrigantes pour m'attirer. Je n'ai pas été déçue.
    Il s'agit d'une sorte de patchwork de lettres, de télégrammes, d'articles de journaux, de journal intime, une pièce de théâtre... comme autant de facettes de l'héroïne, qui erre dans sa vie privée autant qu'elle a rayonné sur scène derrière les masques des grandes héroïnes tragiques. Et cette construction fait vraiment le charme du roman.
    C'est aussi une époque, une ambiance, le Paris de 1927, du Ritz aux bohèmes, puis au paquebot transatlantique...

    C'est aussi le monde de l'opéra Garnier à la Scala de Milan, et des grands airs évoqués, Mimi, Norma et les autres.
    C'est enfin un personnage de femme qui bascule..., avec le soin laissé au lecteur de se faire son propre avis sur elle en reconstituant les morceaux du puzzle.


  • 27 mai 2013

    J'ai découvert la plume de Fanny Chiarello avec son précédent roman publié aux Editions de l'Olivier L'Eternité n'est pas si longue. Les titres de ses romans sont toujours des phrases surprenantes, comme une entrée dans le roman, non exempt de poésie. Dans L'Eternité n'est pas si longue, Fanny Chiarello mettait en scène une jeune femme miraculée, sortie du coma malgré les effets délétères d'une épidémie. Les personnages de Fanny Chiarello vivent toujours un peu en marge de la société. Loin des moutons de Panurge, ils semblent en apesanteur, très éloignés de la réalité.

    Dans Une Faiblesse de Carlotta Delmont, j'aime beaucoup la faculté de l'auteur à créer des personnages qui ont leurs propres idéaux. Dans ce roman protéiforme qui réunit tour à tour articles de journaux, fragments du journal intime de Carlotta, pièce de théâtre, on entre dans la vie d'une cantatrice. Dès l'incipit, Carlotta Demont est aphone, elle cherche à retrouver sa voix mais par-dessus tout sa voie de femme. Carlotta est une brillante cantatrice, elle se sent elle-même dans ses rôles. Lorsqu'elle décide de partir à la connaissance d'elle-même, elle se perd. Le roman s'ouvre sur les multiples articles de presse dans les années 20 lors de sa disparition. Elle vit en union libre jusqu'alors avec son impresario Gabriel, un homme plus âgé qu'elle. Mais mentalement, elle est très seule. Elle se projette dans la vie des héroïnes du grand opéra.

    Carlotta Delmont incarne-t-elle la faiblesse féminine, la force tragique d'une héroïne ou l'échec d'une féministe? Elle semble engluée dans son sort, vouée à l'échec pour avoir voulu dépasser le conformisme lié à son succès de l'époque. Carlotta Delmont est une femme inadaptée à la société dans laquelle elle évolue. Elle trouve une complice dans le personnage d'Ida, sa gouvernante. Ida semble être à l'origine de sa faiblesse, celle de passer une nuit avec Anselmo, le ténor qui l'accompagne sur scène.

    "Carlotta Delmont est allée chercher dans les rues de Paris ce que le Ritz ne pouvait lui proposer, de même qu'elle est allée chercher dans l'opéra ce que la vie ne pouvait lui offrir. Une exaltation si forte qu'elle lui ferait oublier sa condition de mortelle et le caractère éphémère de toutes choses. L'opéra n'est-il pas depuis l'âge tendre le refuge de la si belle Carlotta?"

    La beauté des descriptions de l'ambiance bohème des années 1920 est richement documentée, Fanny Chiarello dépeint brillamment le monde de l'opéra. J'ai particulièrement aimé l'analyse très fine du personnage sensible de Carlotta, cette femme qui ne veut connaître le plaisir charnel. Elle ne voit dans la chair que le début de la putréfaction. De cette crainte du corps, elle trouvera un subterfuge en se réfugiant dans le monde de l'opéra, dans son atmosphère de fiction. L'opéra met en scène des passions fortes où l'intellect transcende la chair. Carlotta Delmont rêve sa vie et ne souhaite pas ternir l'amour par l'activité de la chair. L'amour est sublimé dans la passion de l'opéra. Sa disparition reflète la possibilité d'un être incarné, réel et non plus fantasmé.

    Voilà un personnage très étrange et envoûtant, mis en scène avec brio par Fanny Chiarello. Toutes les phrases sont ourlées de poésie. La voix narrative est précieuse à l'image de la voix de la cantatrice. Un joli roman sur l'apothéose artistique d'une cantatrice dont la faiblesse la mènera à sa perte. La fin du livre donne tout le sel littéraire de l'histoire de Carlotta Delmont, le rideau se referme sur une pièce de théâtre. Miroir de son succès ou de sa tragédie?


  • Conseillé par
    25 mars 2013

    La musique n’adoucit pas toujours les mœurs

    Après une enfance à Brooklyn, Carlotta Delmont a connu une fulgurante carrière de diva soprano sur les plus prestigieuses scènes d’opéras de la planète. Cette incroyable réussite a un prix : une totale dévotion à son art et une vie de femme peu épanouie malgré l’affection de son vieux compagnon et manager. Or comme les héroïnes à qui elle redonne vie chaque soir, la cantatrice est une grande amoureuse qui ne vibre que par la passion. A l’issue d’un récital parisien, elle disparaît. On pense tout d’abord à une fuite avec son amant mais il n’en est rien… L’auteur de ce joli roman, Fanny Chiarello, emprunte tour à tour diverses formes littéraires - pièce de théâtre, lettres, extraits d’articles de presse ou de journal intime- pour reconstituer les causes et conséquences de cette brève incartade vers la liberté que la diva paiera cher. Il faut dire aussi que l’action se situe en 1927… mais serait-ce différent aujourd’hui ? Quel prix à payer pour la gloire ? Un roman touchant et sensible à lire accompagné de la bande son de l’inoubliable Maria Callas.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    13 mars 2013

    La cantatrice américaine Carlotta Delmont séjourne au Ritz à Paris. En tournée dans toute l’Europe, elle se remet d’une angine avant de se produire sur scène où elle est très attendue. Après sa première à l’Opéra, elle disparaît mystérieusement. La presse, le public se lance dans des hypothèses aussi invraisemblables que possibles. La police fait chou blanc. Ida sa gouvernante qui ne la quitte jamais n’explique pas elle non plus cette disparition. Son concubin et imprésario arrive de New-York. Un corbeau dévoile au grand jour par l’amour que nourrissait pour Carlotta son partenaire sur scène Anselmo. Certains évoquent même une publicité de la part de l’opéra Garnier. Après deux semaines, la soprano réapparaît cheveux coupés courts et sous le nom de Mimi.

    Que s’est-il passé durant quinze jours ? Si c’est la première interrogation qui hante ce roman que je n’ai pas pu pas lâché une seconde, d’autres questions voient le jour au fur et à mesure. Nous voici plongés dans un livre qui peut surprendre par sa construction. Télégrammes, (fausses) coupures de presse et lettres nous plongent dans les pensées des proches ( et moins proches) de Carlotta et de ce qu’ils imaginent. Une cantatrice qui a toujours divisé le public par son interprétation des rôles dans lesquelles elle se glissait, rendant encore plus fort les sentiments d’amour et de tragédie, vivant par procuration chaque soir ces vies d’héroïnes.
    Prisonnière d’un rôle, adulée ou détestée, par le bais de son journal intime on approche sa personnalité, ses envies de liberté et d’amour. Les lettres des homme qui l'entourent révèlent espoirs, déceptions et trahisons. Le roman se termine par une pièce de théâtre où la fantaisie, l'art de rire du malheur des autres nous dévoile ce que sera la vie de Carlotta. Car elle paiera très cher son escapade parisienne.

    Un livre étonnant, original, impeccablement construit desservi par une écriture vive avec un brin d'espièglerie. Fanny Chiarello mêle avec aisance ses personnages dans une construction qui multiplie les facettes. Nous croyons détenir la vérité mais l’auteure nous réserve bien des surprises. J’ai tout adoré dans ce roman qui sort des sentiers battus! Et ( une fois de plus) un livre hérisson tant j’y ai inséré de marque-pages !