La mer noire

Kéthévane Davrichewy

10-18

  • Conseillé par
    14 juillet 2011

    Tamouna fête ses 90 ans dans son petit appartement parisien. La journée est ponctuée des visites de ses enfants et petits-enfants pour les préparatifs mais surtout des souvenirs. D'origine géorgienne, Tamouna a subi l'exil et a connu un amour rare avec Tamaz. Ils se sont rencontrés à l'aube de l'adolescence. Malgré les aléas de la vie, ils se verront occasionnellement toujours habités par cet amour en filigrane.

    J'ai lu ce livre en apnée totale ! Dès les premières lignes, j'ai su que j'allais aimer ce livre. L'écriture de Kéthévane Davrichewy m' a tout de de suite conquise. Style épuré, concision des mots qui vous attrapent et vous plongent dans une bulle.
    En une seule et même journée, l'auteure nous fait découvrir le quotidien de Tamouna âgée et son passé. En cette journée, Tamouna attend toutes sa famille pour fêter ses 90 ans le soir même. Fébrile, elle espère que Tamaz viendra. Un récit intelligent alternant présent et passé où la vie de Tamouna nous est racontée. Des souvenirs qui nous plongent d'abord en Géorgie où son père participe activement à la politique pour l'indépendance du pays. Ce sont les années 1920 et la Géorgie devient un pays communiste. Son père préfère quitter le pays avec sa famille pour la France. Le déracinement est brutal, amplifié par l'inquiétude que les grands-parents soient restés au pays. Alors que Tamouna découvre la vie en France, son père repartira mais ne reviendra plus. Une nouvelle vie débute où la solidarité entre géorgiens est inébranlable. Une vie sans son père, mort pour avoir défendu ses opinions politiques. Le ruban des souvenirs se déroule : les rares visites de Tamaz, les chemins qui se séparent, les rencontres heureuses et la mort qui s'invite.
    Je n'en dirai pas plus ...

    Cette histoire m'a remplie d'émotions et m'a faite vibrer ! Une lecture sur l'exil, les liens et l'importance de la famille, l'attachement au pays natal.