Laitier de nuit

Paul Lequesne

Liana Levi

  • 24 novembre 2010

    Un roman fantasque et intelligent

    Ce que j’ai aimé :

    L’originalité : les situations cocasses s’enchaînent, à la limite du surréalisme. Néanmoins, derrière cet humour décalé, c’est une vision déstructurée de la Russie post-soviétique que nous offre l’auteur. Le laitier de nuit est un roman qui se dévore littéralement. Les chapitres sont courts, consacrés tour à tour à l'un des personnages principaux.

    - L’humour : rien ne semble étonner les protagonistes, qui sont comme anesthésiés. Les chats ressuscitent, les somnambules ont une double vie dont ils ne sont pas responsables, les cadavres sont jetés dans des puits discrètement… Comme Dima le dit à sa femme un soir en rentrant chez eux, rien d'inquiétant :

    « - Surtout il ne faut pas que tu t’inquiètes, ce n’est pas la peine, commença-t-il quand ils furent arrivés sur la place à côté de la gare routière. Nous avons un cadavre à la maison… » (p. 206)

    - Le roman rend hommage aux Ukrainiens, paisibles, se réconfortant autour d’un plat de « pelmenis » ou en buvant une rasade de gnôle à l’ortie quand une contrariété se présente. La jeune Irina, mère célibataire donnant son lait au lactarium, est la figure phare de ce roman : simple et touchante, elle accueille en son sein tous les enfants démunis et les nourrit volontiers de son lait inépuisable… Quant au chat Mourik, qui lui aussi joue un rôle non négligeable, je vous laisse le plaisir de le découvrir…