Zoom sur l’éditeur du mois : les Éditions Pontcerq

En Février, Virginie vous propose de vous faire découvrir une nouvelle maison d’édition les Éditions​ Pontcerq. Mais alors, qui est-elle, quelle est sa particularité ? Comme d’habitude la maison d’édition vous explique tout !

Les éditions Pontcerq, fondées en 2010, se définissent peut-être moins par un domaine ou un genre particuliers, que par une manière, une façon, un(e) geste. Ainsi les publications peuvent-elles être des essais, des fictions, des réappropriations de textes du passé, alors jetés avec force nouvelle dans le milieu du présent : par exemple la Première sécession de la plèbe de Pierre-Simon Ballanche ou L'Apocoloquintose de Sénèque. C'est aussi qu'il arrive que Pontcerq sorte des librairies : et que soudainement ses livres deviennent affiches collées sur des murs (à moins que ce ne soit le contraire ?). Mais qui dans Rennes ne connaît et reconnaît les regards interrogateurs, troublés ou insolemment sûrs, que jettent sur eux depuis les murs Claude Empereur, Messaline la p... ou Britannicus l’enfant ?

À moins encore qu'avec l'aide d'un réseau de librairies amies, Pontcerq se mette à kolporter des feuillets-flugblatts à travers villes et campagnes : ainsi des traductions de Hebel (avec un seul b) – écrivain admiré de Kafka, et de Wittgenstein, inconnu en France – qu'il s'agit de diffuser par les plus divers canaux…
La dernière parution de Pontcerq est un très bref et très beau texte sur Lenz, dû à l’écrivain allemand Gert Hoffmann, qui donne une sorte de suite au célèbre fragment de Büchner. Et Lenz, de retour en sa Livonie natale, débarque à Riga… Fait-il bien ?

Jetés en vrac dans le présent, d’autres noms encore forment et transforment, en se rencontrant plus ou moins au hasard (au ciel et sur la terre), les constellations de Pontcerq : Bach, Pinocchio, Ulrike Meinhof, Adorno, Facebook et Frankenstein, Walter Benjamin, Fassbinder, Georg Büchner ; et Paul Hutin – fondateur d’Ouest-France et de la dynastie des Hutin.

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Où en sommes-nous avec la "Théorie esthétique" d'Adorno ? de Christophe David, Florent Perrier

Où en sommes-nous avec la "Théorie esthétique" d'Adorno ?

Pour Adorno, l'oeuvre d'art est « autonomie et fait social » : si l'art devient social, c'est par « la position antagoniste qu'il adopte vis-à-vis de la société, et il n'occupe cette position qu'en tant qu'art autonome ». Pour Adorno, toute oeuvre « cache quelque chose comme il faut changer le monde ». C'est la question de la transformation des consciences, de la réalité et du mouvement utopique qui a été au coeur des rencontres internationales tenues à Rennes.

Citrouillage (imminent) du prince

Citrouillage (imminent) du prince, Tapisserie de l'Apoloquintose

Ce livre est, en son apparence même, étonnant : il ne compte que deux pages - un grand recto et un grand verso (de même taille). Ou bien même, à y regarder mieux : il ne compte plus exactement que zéro page si l'on compte ce recto et ce verso comme étant la couverture. Car le livre une fois déplié n'est que sa propre couverture (umgestülpt). Il ressemble alors à une affiche, en est une ?, et en cela suit un précepte proposé par Walter Benjamin : contre le geste prétentieux et universel du livre, tenter celui de l'affiche - adapté par ce qu'il a de prompt à l'urgence de l'époque - qu'après tout il nous faut bien nous aussi, éditeurs, libraires, tâcher de prendre au sérieux de quelque manière !

Quelques considérations sur l'enseignement des sciences naturelles, dans les écoles, au début du XXIe siècle ou Le plongeur de Pélasge

Quelques considérations sur l'enseignement des sciences naturelles, dans les écoles, au début du XXIe siècle ou Le plongeur de Pélasge, ou le plongeur de Pélasge

Dans les sciences naturelles, c'est comme si notre regard (la Vue) se trouvait frappé de caducité. Les yeux du savant ne se portent plus sur l'apparition de ses objets : bêtes, plantes, roches... Aussi bien, ce qui est essentiel pour le biologiste, désormais, est invisible à l'oeil nu (processus moléculaires, fonctions..). C'est par méthode, dit Bachelard, qu'il faut volontairement s'aveugler, se fermer aux tentations et séductions de la sensation et de l'expérience première... Quelle conséquence brutale, dans le monde, a ce volontaire aveuglement ? Ce petit livre fait pour les écoles une proposition étonnante, impossible, qui partagerait les sciences naturelles par le milieu d'elles-mêmes...